Lancement d'un site e-commerce en Chine

MyCVFactory en Chine

En ce début 2019, un de nos clients a lancé un site e-commerce en Chine. Cela a été une première pour Naeka et en en discutant autour de nous, c'est un sujet qui intéresse mais qui n'est que peu connu.

Voici un retour sur cette étape importante pour toute l'équipe, le projet et le client.

Contexte

Nous travaillons avec MyCVFactory depuis de très nombreuses années. Après avoir historiquement commencé sur le marché français, et puis rapidement anglais (dans différentes devises), un des projets de 2018 a été de travailler sur un nouveau marché très prometteur : la Chine.

Faire de gros sites e-commerce, dans différentes langues et devises c'est un de nos savoir-faire chez Naeka. Mais travailler sur un marché comme la Chine avec toutes ses spécificités, pour être transparents, nous ne l'avions encore jamais fait. C'est un nouveau défi que nous avions hâte de relever !

Merci à Pauline pour sa confiance !

Différents défis

La Chine est un marché très particulier, avec de fortes spécificités, autant au niveau du client, que de l'acte d'achat, mais aussi législatif. Le côté législatif a une très grande importance dans ce cas. Ce n'est pas aussi simple de lancer un site en Chine que de faire une déclinaison dans un pays européen ou nord-américain.

Pour faire simple, il faut un certificat pour vendre depuis la Chine (plus particulièrement pour avoir un compte en Chine et pouvoir encaisser les ventes, mais pas seulement comme on le verra plus bas). Cela engendre tout un tas de complications, et la première est un temps d'arrivée sur le marché beaucoup plus long et un investissement beaucoup plus élevé.

Le choix a donc été fait de vendre en Chine depuis Hong-Kong.

Devise et système de paiement

La devise et le système de paiement ont été un gros point de réflexion lors de ce projet.

Premièrement, il y a une très grande confusion sur tout ce qui entoure la devise chinoise : le Yuan est une unité de compte, mais la monnaie est le RMB. Ensuite, le RMB est appelé différemment si il est échangé en Chine ou à l'étranger : CNY ou CNH. Extrêmement simple je vous l'accorde, je vous laisse donc à un peu de lecture.

Second point, la Chine garde un contrôle total des capitaux, cela veut donc dire qu'il n'est pas possible de sortir de l'argent de Chine. Pour raccourcir, si on veut vraiment récupérer des RMB, il faut un compte, dans une banque chinoise.

Clairement, cela veut dire, qu'il n'est pas possible de définir un prix fixe pour un produit étant donné qu'on ne peut pas facturer en Yuan/CNY. Vous voulez vendre un produit 100¥ ? Impossible. Aucun système de paiement ne permet de passer un prix en Yuan/RMB/CNY au client final à cause de tout le contrôle réalisé par l'État chinois.

Donc en fonction de ce que vous vendez, cela peut être assez problématique. Par exemple, comment communiquer autour d'un prix si il n'est jamais le même ?

On a donc mis en place un système, qui en temps réel se base sur le taux de change ¥/€ pour convertir le prix affiché (en ¥ au client) en €, afin de savoir quel prix en € passer au système de paiement (en prenant soin de prendre en compte le pourcentage des différents intermédiaires). Drôle non ?!

Langue

Le mandarin est une langue avec différentes spécificités, dont la première : il n'utilise pas les mêmes caractères que nos langues occidentales.

Grâce à Python 3 et à Django, cela n'a posé aucun problème et a été totalement transparent car tout est en Unicode, donc compatible avec tous les alphabets. En y repensant, merci Python 3 !

La seconde : nous ne parlons malheureusement pas le mandarin, même pas un petit peu. Il faut donc s'entourer de traducteurs et leur faire une totale confiance. Il est aussi important d'automatiser les traductions via une plateforme telle que Transifex ou Crowdin. Si vous faites bien les choses, les traductions arrivent directement dans votre repository Git, sans rien faire. Et c'est vraiment très pratique.

Infrastructure

Le Chine a une particularité : le Great Firewall of China. Cette particularité implique une latence très importante entre tout ce qui le traverse, à l'entrée comme à la sortie.

Pour ne pas avoir à passer par ce firewall, la seule solution est d'être hébergé sur le territoire chinois. Le soucis, c'est que pour cela il faut absolument une ICP License, ce qui est long, demande de l'administratif, et amène différentes problématiques. Nous avons fait le choix d'un hébergement hors Chine... pour l'instant.

Pour ne pas en plus rajouter un temps de latence important, l'hébergement choisi se trouve à Hong-Kong, et donc au plus proche de la Chine, chez le leader local de l'hébergement : Alibabacloud, aussi appelé Aliyun.

La distance Europe / Hong-Kong se fait sentir, et travailler à distance sur une infrastructure, par exemple en SSH, est beaucoup moins réactif que ce qu'on peut avoir habituellement. Travailler avec un outil tel qu'Ansible permettant de tout déployer automatiquement, permet de faire gagner un temps précieux.

Cloudflare est une entreprise bien connue, fournissant différents services, mais surtout un CDN de très bonne qualité, et fonctionnant parfaitement en Chine. L'idée est donc de mettre toute l'infrastructure étant à Hong-Kong derrière Cloudflare pour que tout puisse transiter le plus facilement possible jusqu'aux visiteurs étant en Chine.

Tester

Le plus gros point noir est de tout faire à l'aveugle. En effet, il est désormais très compliqué de trouver un VPN en Chine, permettant de tester en condition réelle si tout fonctionne correctement, si il n'y a pas un blocage de certains scripts externes, comme en tout premier lieu Facebook Connect, certains services Google, mais pas seulement.

À moins de pouvoir faire un aller-retour en Chine pour valider tout le travail, il est impératif de travailler avec un local.

Conclusion

Il y aurait beaucoup à dire sur un projet comme celui-là. C'est un projet de plusieurs mois, avec beaucoup d'intervenants.

Ici, je n'entre pas dans le détail technique, ni tout ce qui a été réalisé dans d'autres domaines spécifiques comme le SEO, le marketing, la communication etc.

Prochaine étape, tout passer en Chine ?

Publié le dans Case study par Maxime Gaillard